mercredi 25 avril 2018

Coup de froid

Un aveu pour commencer: voilà quelques jours, je pensais vous parler aujourd'hui d'un souci avec la section des commentaires. J'ai changé d'avis en constatant que cela n'avait pas d'impact sur mes chroniques déjà parues. Je vais donc plutôt évoquer un nouveau film: Tonnerre. N'attendez pas l'orage: c'est aussi le nom d'une petite ville de l'Yonne !

C'est là, loin de Paris, qu'un musicien à succès s'est mis en retraite pour composer un nouvel album. On comprend, en voyant Maxime jouer de la guitare, que son inspiration n'est pas extraordinaire. D'ailleurs, c'est un peu à l'image de sa vie, aussi terne et pathétique que celle de son père, qu'il retrouve à Tonnerre, seul, dans la maison de son enfance. Heureusement, il reste toujours une petite étincelle pour le jeune musicien: elle s'appelle Mélodie, fait office de pigiste pour le journal local et, ni une ni deux, devient son amoureuse. Logiquement, vous devriez vous imaginer que cela ne va pas durer. Vous auriez raison, mais je n'en dirai pas plus. C'est à vous de voir...

Assez classique sur le fond, Tonnerre est un premier long-métrage honorable. Son cadre naturel et froid n'est jamais utilisé à des fins misérabilistes: on sent au contraire une vraie empathie du réalisateur et scénariste pour ces personnages. Pas de manichéisme à déplorer. Côté acteurs, le trio principal est pile dans le ton juste, qu'il s'agisse de Solène Rigot, Vincent Macaigne ou... Bernard Menez, épatant ! Assurément, on ne rigole pas, mais tout cela reste bien assez subtil pour traiter dignement un sujet battu et rebattu, voire casse-gueule. Quelques petits défauts, d'accord, mais moins que dans d'autres films de cinéastes plus expérimentés. Je me suis laissé embarquer, donc. L'issue du voyage était assez prévisible, mais cela ne m'a pas gêné. Loin de là: pour moi, le cinéma, c'est (aussi) ce genre de petits films.

Tonnerre
Film français de Guillaume Brac (2014)

Prenez garde aux spoilers si vous cliquez: le personnage de Maxime m'a rappelé celui de Kostis, dans Suntan (en moins masochiste). Finalement, ce récit me paraît plus intéressant parce qu'il s'inscrit dans un cadre quasi-rural, souvent négligé par le cinéma français. Inutile de citer les Dardenne en Belgique: la campagne tient aussi lieu de personnage dans Petit paysan ou même Willy 1er. Et ça marche !

4 commentaires:

Pascale a dit…

En effet il y a peut-être un souci au niveau des commentaires car mon loooooooooooong commentaire de tout à l'heure n'est pas passé.
J'y disais que la présence de Macaigne me faisait sans doute louper de bons films à découvrir. Car je n'en peux plus de son look de crasseux, de son sempiternel rôle d'adulescent mou, déprimé, amoureux dépité, naïf et patati et patata...
Par contre, j'aime beaucoup Solène Rigot. Beaucoup de naturel !

Martin a dit…

Damned ! Moi qui pensais que j'étais le seul à subir le bug dans mon arrière-boutique !

Je comprends tout à fait ce que tu dis sur Macaigne, d'autant que je partage un peu ton sentiment sur le look éternel du personnage. Cela dit, dans ce film-là, c'est exactement ce qu'il faut pour le personnage. Et la p'tite Solène est naturelle comme tout ! Peut-être que, si tu as l'occasion d'une séance de rattrapage, ça te plaira. Malgré quelques maladresses que je ne veux pas occulter.

Pascale a dit…

C'est aussi ça le problème... son look correspond toujours à son personnage. On se demande donc quel autre personnage il peut interpréter.

Martin a dit…

Mais reprocherait-on à Woody Allen de jouer les petits binoclards névrosés à New York ?
L'ami Vincent n'a pas son génie, mais il s'est construit un personnage. J'espère comme toi qu'il saura en changer, parfois.