lundi 8 février 2016

Des comptes à régler

D'abord, une petite leçon de japonais: les Nippons appellent chambara un genre artistique, de cinéma comme de théâtre, qui met en scène des combats au sabre. Le terme viendrait d'une onomatopée, censée reproduire le doux son de la chair tranchée par la lame. S'il vous reste assez de cran pour lire, j'aimerais vous présenter Lady Snowblood...

Au commencement était un manga: l'histoire d'une femme assoiffée de vengeance. Au début de l'ère Meiji, soit à peu près en l'année 1870 de notre calendrier chrétien, Sayo voit son mari et son fils assassinés sous ses yeux. Elle est ensuite violée. Quand elle retrouve finalement l'un des agresseurs, elle le tue, ce qui lui vaut d'être jetée en prison. C'est entre les barreaux qu'elle accouche d'une fille, Yuki, qui prendra sa relève pour éliminer - à l'arme blanche, bien sûr - les bourreaux rescapés. Vous l'aurez compris, bien sûr: Lady Snowblood, c'est elle. Âmes sensibles, s'abstenir: dans le neige du décor, elle n'hésitera pas une seconde à faire couler le sang. Dites, ça vous rappelle quelqu'un ?

Avant de répondre sur ce point, je crois utile de dire que je n'ai pas lu le manga. De ce fait, je ne peux donner mon avis que sur le film. Mouais... sorti il y a plus de quarante ans, il a plutôt mal vieilli. Disons en tout cas qu'en dehors de quelques scènes, en bord de mer notamment, son esthétique paraît franchement "toc", désormais. L'habitude prise de faire jaillir des geysers d'hémoglobine en combat singulier n'arrange rien. Cela dit, j'accepte l'idée que cela corresponde aux attentes du public japonais de l'époque. Que Lady Snowblood puisse être jugé comme un film-culte ne me choque absolument pas. Certains critiques soulignent que le long-métrage fait des parallèles évidents avec une réalité historique du Japon et des mouvements contestataires des années 60. Je note qu'il a connu une suite. Personnellement, je n'ai pas vraiment accroché, mais il est possible que vous y parveniez. Sauf si ce petit laïus vous a déjà découragés...

Lady Snowblood
Film japonais de Toshiya Fujita (1973)

Bon, alors ? Ça vous rappelle quelqu'un ou pas ? Je pose la question parce que ça devrait pouvoir faire tilt rapidement, pour peu toutefois que vous soyez un tantinet attentifs ! Bon... c'est Quentin Tarantino qu'il fallait répondre. L'Américain s'est inspiré de ce long-métrage nippon pour créer Beatrix Kiddo, l'héroïne vengeresse de Kill Bill. Demain, on passe à autre chose: j'ai encore une légende en attente...

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