mardi 6 octobre 2015

La danse, la vie

L'art a-t-il une utilité ? Une fonction ? De l'importance ? J'imagine volontiers que l'on pourrait discourir sans fin sur ces questions philosophiques. Une chose est certaine: j'ai maintes fois pu constater que le cinéma m'ouvrait à d'autres réalités et, du coup, m'aidait aussi à penser. Cela étant, j'ai d'abord regardé Rumba pour me détendre...

Connaissant déjà la petite équipe derrière le film, j'avais imaginé trouver dans cet opus très court - 73 minutes, génériques compris - quelque chose de drôle et de franchement décalé à la fois. Bingo ! Résumer le scénario est un pari difficile, car, si simple soit-il, Rumba est bel et bien un récit assez dense. Sommairement, on pourrait dire qu'il parle d'un couple de profs, elle d'anglais, lui de gym, si amoureux et si doués pour la danse qu'ils gagnent régulièrement des concours régionaux. L'élément qui va dynamiter tout ça ? Une rencontre improbable avec un pauvre garçon suicidaire, qui causera un accident de voiture dont les deux tourtereaux sortiront changés à jamais, elle amputée d'une jambe, lui amnésique et dépourvu de toute capacité ultérieure de mémorisation. Et c'est marrant, ça ? Moi, je trouve, oui.

L'efficacité du film tient à son décalage, à côté duquel on peut passer sans se retourner une seconde. Le film est d'abord sonore, un quart d'heure, avant d'être parlant. Jamais de longues tirades: l'essentiel tient dans l'absurdité de ce qui est montré et les références à Chaplin, Keaton et autres maîtres du burlesque complètement assumées. L'univers coloré de Rumba rend dès lors joyeuses certaines situations objectivement pathétiques. On peut ne pas adhérer du tout, bien sûr. Puisque nous sommes entre gens de bonne compagnie, je vous avoue même que j'ai trouvé certaines séquences un peu longuettes. Idéalement, je pense qu'il est bien de voir un film comme ça de temps à autre, pour découvrir "autre chose": un cinéma artisanal et sincère. Sans rien révolutionner, ce style est tout de même des plus inventifs !

Rumba
Film franco-belge de D. Abel, F. Gordon et B. Romy (2008)

Dominique est belge, Fiona canadienne et Bruno français: j'aime l'idée que ce film porte haut les valeurs de la francophonie internationale. Maintenant, si vous voulez avoir une autre idée du trio, vous pouvez essayer de voir La fée. Moi, je cherche leur premier film: L'iceberg. Par certains aspects, l'imagerie est un peu celle des Kaurismäki joyeux. Deux exemples ici même: Le Havre et Leningrad Cowboys.

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D'autres blogs cinéma sont-ils entrés dans la danse ?

Oui, au moins deux: "L'oeil sur l'écran" et "Sur la route du cinéma".

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