jeudi 13 septembre 2012

En suivant le poisson...

Me lâcher complètement dans l'écriture, essayer de rendre compte d'un film farfelu en utilisant un style lui-même débridé, on me l'a déjà conseillé. J'aimerais bien y parvenir. Le truc, c'est qu'il faut quand même un peu d'imagination au départ. Or, et c'est là finalement que le chien se mord la queue, il est difficile d'en avoir plus qu'un type comme Emir Kusturica. Peu de temps après que j'ai décidé de regarder Arizona dream, Killaee m'a confirmé que j'avais raison d'anticiper un truc décalé. C'est peu dire ! Le film est gratiné ! Cela dit, notons-le également tout de go: il m'a vraiment bien plu.

Des balises pour se repérer ? Elles peuvent éventuellement vous être fournies par le visage familier des certains acteurs, Johnny Depp, Faye Dunaway ou Jerry Lewis. Vincent Gallo, je connaissais de nom. Lili Taylor et les autres restaient pour moi inconnus au bataillon. L'histoire ? Arizona dream suit les pas d'un jeune fonctionnaire amoureux des poissons qu'il est censé recenser. Trentenaire orphelin depuis la mort de ses parents dans un accident, Axel Blackmar paraît déterminé à ne pas mener autre chose qu'une vie de bohème. L'existence paisible qu'il suit en solitaire sera pourtant bouleversée quand son oncle le rappellera dans sa ville natale pour lui demander d'être... son témoin de mariage - et, ensuite, son héritier probable. Ce qu'Axel finira par accepter, devenant ainsi concessionnaire auto.

À partir de là, le film sera vraiment sur les rails et le sera un peu plus encore au moment où son drôle de héros rencontrera deux femmes fâchées l'une contre l'autre, une fille et sa mère, et se laissera embarquer dans leurs folies respectives. Arizona dream a le mérite d'annoncer un peu de sa couleur grâce à son titre: on peut avoir l'impression de rêver lors de ces deux grosses heures de cinéma incongru. Les personnages, eux, le font, d'une opportunité de jouer la comédie, d'une vie amoureuse épanouie, de la capacité de voler comme un oiseau ou encore d'une réincarnation en tortue. Étonnamment poétique, le long-métrage est très drôle par moments. À d'autres, il est aussi habité par la mélancolie et la mort. Un poisson vous servira de guide dans un curieux voyage, bien difficile à oublier.

Arizona dream
Film franco-américain d'Emir Kusturica (1993)
À cette époque, le réalisateur serbe est déjà connu des cinéphiles français, puisqu'il a obtenu une première Palme d'or pour son film Papa est en voyage d'affaires, en 1985. Underground lui en vaudra une seconde en 1995. Moi, jusqu'alors, je n'avais vu que des oeuvres sorties plus récemment: le très animé Chat noir chat blanc (1998) et l'à peine plus raisonnable La vie est un miracle (2004). Suffisant pour vous conseiller de vous essayer à cette filmographie fantasque. Pas assez, je crois, pour me risquer au petit jeu des comparaisons.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

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