vendredi 31 août 2012

Batman ends

Une chronique de Martin

Qu'un film dure deux heures et 44 minutes m'importe peu. Je veux dire que ce n'est pas ce qui me fera renoncer à aller le voir. J'aime vraiment les grandes fresques et le cinéma qui prend son temps. J'avais même un a priori favorable pour The dark knight rises.

Précision pour ceux qui pourraient l'ignorer: ce blockbuster estival est le troisième et dernier épisode d'une série sur le super-héros Batman. Une trilogie cohérente, car tournée par le même réalisateur, à l'inverse des quatre (!) épisodes cinématographiques précédents.

Je dois d'abord admettre que j'ai eu quelque difficulté à raccrocher les wagons. J'ai déjà eu l'occasion de le dire ici: je portais jusqu'alors un regard nuancé sur le diptyque de Christopher Nolan. Il m'a fallu quelques minutes pour resituer cette conclusion dans son contexte général. Soit, donc, Bruce Wayne, milliardaire le jour, chauve-souris la nuit. Une sombre histoire d'amour a fait de lui un homme brisé. Reclus dans son manoir, l'ex-vengeur masqué pleure la femme qu'il a aimée et se laisse accuser d'un meurtre qu'il n'a pas commis. Heureusement, l'ordre règne dans la ville et il n'est donc plus nécessaire qu'il rendosse son costume de justicier. Son titre trompeur ne peut dissimuler que The dark knight rises filme d'abord un homme qui a chuté. On découvrira vite que le même homme s'entraîne toujours dans l'ombre et a gardé sa combativité légendaire. Elle lui sera bien utile quand il lui faudra rempiler. Notez que c'est ce qu'il lui reste de fortune qui est attaqué, en préalable...

Tout (film de) super-héros a son super-vilain. Le méchant s'appelle cette fois Bane, tout simplement, physique de catcheur et idéologie indignée. C'est l'une des bonnes idées du scénario: on s'attaque prioritairement à la bourse, ce qui donne d'efficaces moyens d'action révolutionnaire et oppressante. Le traditionnel combat du bien contre le mal est d'abord une rivalité financière. Il est dommage que, sur cette trame assez bien sentie, Christopher Nolan et son frère Jonathan, assistant scénariste, n'aient pas brodé autre chose. Aussitôt ses enjeux clarifiés, The dark knight rises devient finalement un action movie de facture assez classique. Il faut admettre qu'il emploie la grosse artillerie niveau effets spéciaux. L'univers de Gotham City ainsi créé brille de toute sa noirceur. Problème pour moi: l'imagerie écrase le jeu des acteurs et l'intrigue passe définitivement au second plan. Je pense que je me passerais assez facilement de la suite qu'elle pourrait également annoncer...

The dark knight rises
Film américain de Christopher Nolan (2012)
Je ne crois pas que je reverrai la trilogie Nolan dans son entier. Malgré un casting en béton - Christian Bale, Joseph Gordon-Levitt, Gary Oldman, Marion Cotillard, Anne Hathaway, Morgan Freeman, Tom Hardy et j'en passe, ces aventures de l'homme-chauve-souris peinent décidément à me convaincre. Ironie du sort: je me souviens avoir vu le second opus sur ma télé et The dark knight restera probablement mon épisode préféré. J'avais découvert Batman begins au cinéma: comme sa conclusion, il m'avait laissé sans enthousiasme.

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Pour faire le tour de la question...
"Sur la route du cinéma" et "L'impossible blog ciné": deux sites amis vous proposent leur propre lecture du film. À vous de cliquer !

1 commentaire:

Chagaz' et vous? a dit…

Pour ma part, j'ai adoré!! Affaire de gout et d'humeur du moment.
J'ai trouvé que l'intrigue était vraiment bien ficelée, et on ne s'attend pas forcement à ce qu'il se passe à la fin du film.

Concernant l'action, je n'ai pas vu ces 2H45 passer... j'ai vraiment bien accroché!

Batman ends... peut être pour Robin Begins ???

Merci encore pour tes chroniques!!