mardi 22 mai 2012

La bataille banale

Une chronique de Martin

Je disais encore il y a huit jours qu'il m'arrive de regarder un film simplement pour me formater les neurones. J'assume parfaitement cet objectif au moment d'entrer dans un cinéma, même s'il y a mieux à faire ou autre chose à regarder. Cela dit, Battleship était resté largement hors de mes radars. L'affiche criarde du long-métrage m'avait même laissé penser à une parodie. Une fois admise l'idée qu'il s'agissait bien d'un film "sérieux", j'étais plutôt décidé à l'éviter.

Deux tickets gratuits de l'ami Philippe l'ont alors remis sur ma route. Bon. Que dire ? Pour ce qui est de formater les neurones, Battleship remplit allégrement son office. Le gros problème, c'est qu'il illustre son petit argument au tout premier degré. Deux frères fêtent ensemble l'anniversaire du plus jeune. Ni parents ni amis en vue. L'aîné paye sa tournée et rappelle au cadet qu'il est temps de devenir un homme. Lui veut parler d'un engagement dans la glorieuse marine des États-Unis d'Amérique. L'autre préfère prendre des risques insensés pour... ramener un burrito poulet à la donzelle du comptoir. Finalement, comme Miss Caliente est aussi fille d'amiral, ça revient au même. Un peu plus tard, les deux frangins ont appareillé. Mission simplissime en apparence: quelques manoeuvres avec les flottes d'autres nations amies. Oui mais voilà, en mer, il n'y a pas seulement des Japonais en goguette: il y a aussi l'avant-garde d'une armée extraterrestre déterminée à en découdre. Je vous passe les détails.

Voyez comme je suis sympa avec vous, chers lecteurs ! J'avais pensé illustrer ma chronique avec quelques images spectaculaires, mais j'ai finalement opté pour des visuels plus neutres. Je n'ai pas l'intention de vous couper du seul plaisir réel offert par Battleship: celui d'effets spéciaux assez bien foutus - à l'image d'ailleurs de la blonde de service, mais je m'égare. C'est bel et bien du côté des méchants qu'il faut noter une once d'originalité dans ces deux grosses heures de cinéma bourrin. Les gentils, eux, sont caricaturaux. Ils révèlent leurs forces dans l'adversité, ne flanchent que de manière provisoire et, unis malgré leurs différences, gagnent toujours à la fin. Le film abordant les mêmes idées avec un peu de subtilité reste à écrire. Objectivement, ici, il n'y a pas grand-chose à se mettre sous la dent. Le fait même qu'une partie de la promo tourne autour d'un buzz marketing du genre "premier film de Rihanna, star du R&B", dit tout sur les motivations de la production. Alors on avale bien gentiment son popcorn et on passe à la suite... et en vitesse, moussaillons !

Battleship
Film américain de Peter Berg (2012)
Quand j'étais enfant ou ado, il était déjà fréquent souvent qu'un jeu vidéo sorte, inspiré d'un film. Peut-être aurez-vous remarqué qu'aujourd'hui, c'est le contraire qui arrive le plus souvent. Et ici ? Tenez-vous bien: pondue par la firme Hasbro, l'idée du long-métrage provient de son ancestral jeu de plateau, la fameuse Bataille navale. Ni touché ni coulé, j'ai octroyé une étoile pour les effets spéciaux. Et une demie encore parce que ça rappelle deux blockbusters que j'aime (un tout petit peu) mieux: Pearl Harbour et Armageddon.

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Vous en voulez encore ? Vraiment ? Bon, d'accord...
Je ne sais pas si je dois croire ce que j'ai vu. Quelques secondes seulement avant de quitter la salle, je me suis imaginé qu'il y aurait peut-être une dernière scène après le générique. Je n'ai pas attendu pour vérifier, mais une vidéo circulant sur le Net me laisse y croire.

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